Hasard du calendrier: la journée d'hier était aussi celle de la rentrée parlementaire britannique. Ce qui est moins un hasard, c'est que le Premier ministre Gordon Brown avait décidé, déjà depuis plusieurs jours, de déléguer pour l'occasion le discours gouvernemental habituel à son ministre de l'Economie, Alistair Darling. Pressé de questions au moment même où s'effondrait la principale place boursière européenne, le ministre n'a cependant pas annoncé de détails sur les «actions importantes» qu'il comptait prendre dans les prochains jours. Vendredi, Gordon Brown avait remanié son gouvernement, rappelant le très blairiste Commissaire européen Peter Mandelson. Le nouveau ministre du Commerce jouera aussi un rôle d'importance dans le comité interministériel restreint chargé de coordonner les réponses à la crise.

«Lorsque nous prendrons des mesures, s'est contenté d'annoncer hier Alistair Darling, ce sera rapidement, de manière décisive et efficace.» Depuis plusieurs mois, le gouvernement britannique a dû intervenir à plusieurs reprises: nationalisation de la banque Northern Rock en février puis, il y a dix jours, intervention partielle sur la Bradford & Bingley, spécialisée dans le crédit immobilier et dont les «hypothèques pourries» ont été reprises par l'Etat. Alistair Darling a promis hier de «soutenir le système bancaire dans son ensemble tout en étant prêt à intervenir dans des cas particuliers lorsque cela est nécessaire».

Londres reste f