Selon vous, la crise financière actuelle évoque le krach de 1929. En quoi ?
A l'époque, les gens disaient qu'ils avaient «l'impression que le sol se dérobait sous leurs pieds». On ne sait plus aujourd'hui qui est vulnérable ni qui est stable. On est tous interdépendants. Les entreprises financières qui ont une mauvaise réputation ont du mal à s'en défaire. C'est l'exemple de Natixis qui s'est lancé dans les «subprimes» au lieu de financer l'économie sociale. Mais son cours continue à baisser tous les jours : c'est symptomique d'un climat de défiance.
Comment voyez vous l'évolution de cette crise financière?
La 2e étape de la crise, c'est le ralentissement de l'économie réelle (faillites, disparition des clients…etc.). Or, du fait même que certaines personnes sont ruinées, d'autres deviennent prospères en les rachetant. Citons par exemple Barclays qui a racheté Lehman Brothers, ou BNP Paribas qui a racheté la partie belge de Fortis. Les acheteurs qui ont racheté des acteurs importants vont petit à petit être en position de relancer la croissance. Mais personne ne voit aujourd'hui ces signaux positifs car nous sommes dans un climat de défiance. En 1929, il avait fallu attendre 3 à 4 ans pour voir, petitement, à grands coups d'interventions étatiques, revenir un début de confiance. Nous en sommes aujourd'hui au début de la récession. Donc on risque de devoir attendre 2 à 3 ans pour que l'économie réelle reparte vrai
INTERVIEW
«En 1929, il avait fallu trois à quatre ans pour que la confiance revienne»
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par Recueillis par JULIEN MOSCHETTI
publié le 7 octobre 2008 à 15h17
(mis à jour le 7 octobre 2008 à 15h18)
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