Le «fonds de secours» européen, torpillé la semaine dernière par l'Allemagne, fait son retour en fanfare. La panique qui a ravagé les Bourses européennes, hier, a fortement ébranlé les gouvernements européens, les marchés n'ayant manifestement pas été convaincus par l'unité a minima affichée, samedi à Paris, par les pays du G4. Silvio Berlusconi a révélé dimanche, que son ministre des Finances proposerait formellement à ses pairs, réunis depuis hier soir à Luxembourg, la création d'un «fonds commun égal à 3 % du PIB».
Sanction. Dans l'entourage du président de l'Eurogroupe, le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, on confiait que sa création n'était plus «impossible», alors que le Grand Duché était sur la ligne allemande jusqu'à dimanche. C'est la stratégie de Berlin et de Londres du chacun pour soi, affichée samedi à l'Elysée, qui a été sanctionnée lors de la folle journée d'hier. Le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, avait tiré à sa façon les leçons : «Je constate qu'il n'a pas été possible […] d'avoir des solutions communes pour l'Europe» ;«chaque pays doit donc régler ses problèmes au niveau national.» Les marchés ont logiquement paniqué, hier à l'ouverture, face à cette absence de stratégie européenne.
A Berlin, principal opposant au fonds commun, le plongeon, dimanche, de l'établissement de crédit immobilier Hypo Real Estate pourrait contraindre Angela Merkel à revoir sa stratégie, même si le secréta