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INTERVIEW

«Face à la crise, il faut une intervention globale»

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L'économiste Charles Wyplosz, signataire de l'appel de 250 économistes aux dirigeants européens, dénonce le manque de volonté politique et le repli national des pays européens.
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publié le 8 octobre 2008 à 15h17
(mis à jour le 8 octobre 2008 à 15h20)

Dans un appel diffusé sur le Net, 250 économistes de toutes nationalités demandent aux dirigeants européens d'«unir leurs efforts» contre la crise financière «avant qu'elle ne devienne incontrôlable». Charles Wyplosz, de l'Institut des Hautes Etudes de Genève, est l'un des initiateurs de cet appel. Entretien.

Pourquoi cet appel ?

Il y a 2 points importants. Premièrement, il faut absorber les actifs toxiques des banques et les recapitaliser. Deuxièmement, nous demandons aux pays européens de se coordonner pour avoir une intervention globale et non nationale.  Aujourd’hui, le besoin de monter une opération de sauvetage dans la zone euro se heurte aux considérations nationales. La politique du coup par coup a échoué aux Etats-Unis. Depuis, ils ont décidé d’un plan de sauvetage global avec l’adoption du plan Paulson.

Les dirigeants européens devraient s'en inspirer ?

Ni le mini-sommet européen (G4) de samedi dernier ni la réunion des ministres des Finances au Luxembourg, lundi, n’ont montré de rapprochement européen. On se borne à des communiqués, puis chacun est revenu à ses préoccupations nationales. Plusieurs plans de sauvetage massifs nationaux ont été mis en oeuvre en Grande Bretagne, en Allemagne, en Irelande, en Espagne... Chaque pays bricole dans son coin alors qu’ils sont dans la zone euro et qu’il existe des liens constants en