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Libération

"L'ouragan financier menace la lutte contre la faim dans le monde"

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par Jacques Diouf
publié le 8 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 8 octobre 2008 à 6h51)

Aujourd'hui, alors que la crise financière fait rage, que la majorité des pertes n'a pas encore été évaluée et que tout donne à penser que ce phénomène se prolongera jusqu'en 2009, de nombreux chefs d'Etat, réunis à New York pour la session de l'Assemblée générale des Nations unies sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), ont exprimé leur surprise en constatant la facilité et la rapidité avec lesquelles plus de 1 000 milliards de dollars [730 milliards d'euros, ndlr] ont été débloqués pour secourir des établissements financiers en Amérique et en Europe, alors que mobiliser des fonds publics pour la sécurité alimentaire mondiale est toujours aussi difficile.

En comparaison, il ne faudrait investir que 30 milliards de dollars par an (2,5 % des dépenses militaires dans le monde) pour assurer la sécurité alimentaire d’une population qui atteindra 9 milliards en 2050. La hausse des prix a augmenté de 75 millions le nombre de personnes qui ont faim, portant le chiffre estimé dans le monde à 923 millions en 2007. De ce fait, la réalisation de l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim sera encore bien plus difficile à atteindre sans une part accrue de l’agriculture dans l’aide au développement.

L’ouragan financier menace donc la lutte contre la faim dans le monde et aggrave la situation socio-économique d’une partie croissante de la population mondiale. Mais, c’est aussi et surtout l’équ