Cliquez ici pour acheter notre numéro spécial«Crise, je t'écris» au format PDF.
Ce matin je porte un tee-shirt col rond gris de jersey de coton imprimé «Don't believe what people say, I'm INNOCENT» de chez Dior Homme, collection automne-hiver 2008-2009. C'est ma manière de protester. Oui je proclame que je suis innocent comme tous mes collègues de chez Lehman Brothers, Goldman Sachs, Drexhel Burnham Lambert, Merrill Lynch, JP Morgan Chase et je ne rendrai jamais l'argent. C'est vous qui avez fait de nous des SEIGNEURS. J'ai régné durant vingt ans sur Wall Street, j'avais une maison dans les Hamptons où je n'allais jamais et un penthouse à Soho et table ouverte chez Cipriani et bouteilles at the Box et traits au Socialista et combien de mannequins-putes draguées sur Facebook j'ai enculées dans les chiottes du Bungalow 8 c'était le bon temps quand mon sperme se mêlait au sang et au caca dans la bouche de Nancy ou Mandy ou Polly que je frappais avec un spéculum pour leur faire avaler quinze pinces à seins chromées de chez Sonia Rykiel Paris.
Quand j'éjaculais sur leurs plaies je beuglais «NOT GUILTY». C'était bon quand Nancy ou Mandy ou Polly dégobillait sur mes boots en veau verni noir Marc Jacobs pour Louis Vuitton puis je remontais dans la Bentley pour m'essuyer la bite pleine de vomi et de merde avec une pochette en soie de chez Brooks Brothers sur laquelle mes initiales «P.B.» étaient brodées. J'entendais dans l'autoradio ma chanson préférée du moment : »C'est beau la bourgeoisie qui boit du champagne…» par Discobitch, et je