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Libération
EDITORIAL

Besoin d’Union

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publié le 9 octobre 2008 à 6h51

Soyons réalistes, demandons l’impossible. Il faut que l’Union européenne sorte de la cacophonie et profite de la crise actuelle pour mettre en place une véritable gouvernance économique et financière. La vision du G4 alignant des phrases floues le week-end dernier et le chacun pour soi brouillon qui s’en est suivi devrait nous vacciner pour longtemps de ce type d’exercice euro-langue de bois. Les mesures nationales (même un peu coordonnées) et les nationalisations de banques (même provisoires) n’ont qu’un temps. On ne peut se satisfaire d’une Europe qui - quand tout va bien - travaille dans les moindres détails à consolider son grand marché en peaufinant sa zone euro, et qui, dès qu’un vent mauvais se lève, choisit les voies de l’égoïsme national. C’est dans l’épreuve, la crise ou la guerre que peuvent se construire les grands ensembles géopolitiques. On l’a vu avec l’épisode géorgien : l’Union dans cette affaire a montré qu’elle pouvait exister sur la scène internationale, même si ce n’est qu’un premier pas vers une véritable action commune diplomatique et militaire. Il faut aujourd’hui que l’Union agisse en tant que grande puissance unifiée face à la crise financière que le monde traverse. La plupart des groupes financiers du continent ont des activités dans plusieurs pays de l’UE ; ils ont besoin par exemple d’un fonds de garantie du marché interbancaire en Europe. Le prochain Conseil européen sera essentiel à cet égard. Des voix se lèvent un peu partout pour demander que