A la base de la crise actuelle, il y a une crise de confiance. Oui, mais qui n’a plus confiance ? Les banquiers. Et de quoi ont-ils peur ? Des autres banquiers. La crise financière est une crise interbancaire. Les banques entre elles ne veulent plus se prêter de l’argent comme elles le faisaient normalement.
Des banquiers simples clients des banques
Le métier des banques, c’est à la fois de recueillir l’argent des déposants, mais aussi de faire des prêts. A tout moment, elles doivent disposer de masses d’argent pour faire face aux opérations de leurs clients (retrait de liquide aux guichets, dénouement de positions spéculatives, etc.) Pour avoir du cash, les banques comptent sur d’autres banques. Elles s’endettent entre elles à court terme et sans garantie. C’est ce qu’on appelle le marché interbancaire : un marché de gré à gré, à l’inverse d’une Bourse. Donc, opaque pour le particulier. Les taux moyens pratiqués sur ce marché sont publiés chaque jour, sous l’appellation, pour la zone euro, d’Euribor (Euro Interbank Offered Rate). Ils vont d’un à douze mois. Pour l’Angleterre, il s’agit du Libor (London Interbank Offered Rate), mesuré en dollar - du fait de la présence massive des banques américaines à la City.
Un système grippé
Signe manifeste de la crise, ces indicateurs atteignent en ce moment des sommets. Hier, l’Euribor à trois mois a battu son record depuis sa création en 1999, passant de 5,377 % mardi, à 5,393 %. De son côté, le Libor au