Tandis que leurs Bourses dévissaient de plus de 5 % hier, les gouvernements espagnol et britannique sont intervenus de façon massive, mais dispersée, pour venir au secours de leur marché bancaire.
Zapatero met 30 milliards au pot
Encore vexé d'avoir été écarté de la réunion de crise du G4 par Nicolas Sarkozy, critiqué chez lui pour son incapacité à réagir, José Luis Zapatero a rebondi en frappant d'un poing volontariste sur la table : alors que son pays frôle la récession après quinze ans de croissance forte (entre 3 et 4 %), Madrid a annoncé la création d'un fonds de soutien aux banques de 30 milliards d'euros, pouvant être accru jusqu'à 50 milliards. Le quotidien El Pais signalait hier qu'«en termes relatifs, ce plan de sauvetage est comparable au plan américain». L'objectif est similaire : «Il s'agit de prévenir les risques, soutenir la production et le crédit pour que les entreprises et les citoyens continuent à se financer», a précisé Zapatero. Une différence de taille, cependant, avec les Etats-Unis : «Dans notre cas, le Trésor n'achètera pas des actifs toxiques, mais sains», a précisé le Premier ministre ; une allusion non voilée à certaines mesures interventionnistes américaines. Les titres achetés par le Trésor aux banques espagnoles seront remboursables sur trois à cinq ans, ce qui laisse du temps aux établissements de se refaire une santé financière. Salué par la presse et les syndicats, appuyé (quoique mollement) par l'opposition