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Libération

Un jour dans le vif de la crise

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publié le 11 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 11 octobre 2008 à 6h51)

Krach. Panique. Panique. Krach. Des images, des chiffres, des visages, des mots, qui donnent le vertige. L'économie-casino se fracasse ; son impact ébranle le monde. Qu'a-t-on vu ? Les faillites de banques centenaires, fleurons du capitalisme. Les nationalisations par les deux pays porte-drapeaux du libéralisme, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La banqueroute d'un Etat-nation, l'Islande. Les interventions pétards mouillés des banques centrales et les contorsions des gouvernements, en quête de coordination. Ce vendredi était particulièrement attendu : qu'allaient dire les grands argentiers de la planète ? Plongée, 24 heures chrono (heure de Paris) autour de la planète, dans le récit de la journée la plus longue de la plus grande crise financière.

Jeudi 9 octobre

21h à Paris

Cleveland «Jetée dehors comme une ordure»

Cleveland, Ohio, milieu d'après-midi, jeudi (heure locale). David Rowe fait partie d'une unité spéciale de la police chargée d'expulser les propriétaires des maisons saisies. Le voilà à Parma, banlieue résidentielle, devant la grande et jolie demeure d'Eleen Kline, professeur de sciences. Deux voitures de police et un camion de déménageurs. «C'est ma quatrième expulsion de la journée», raconte le policier, qui déloge en moyenne dix personnes par jour depuis deux ans. «Il faut bien que quelqu'un fasse le boulot», s'excuse-t-il en voyant s'approcher la mère d'Eleen Kline, échevelée, en colère. «Vous la virez de sa maison. Ma fille est innocente.» «Ce n'est plus sa maison, c'est celle de la banque, dit Rowe. <