Les députés sont en première ligne pour entendre les inquiétudes, la colère parfois, des Français dépassés par la crise. Exemples à Lyon, avec un élu socialiste, et à Joué-lès-Tours, à la permanence du député UMP.
à Lyon, café de crise
Le patron de la brasserie s'essuie les mains dans un torchon pour saluer, jovial, son député. Pierre-Alain Muet, ex-conseiller économique de Jospin, fait la tournée des commerçants de la Croix-Rousse, avant une réunion prévue avec des militants. Il s'enquiert de leurs craintes au sujet de la crise. Le patron fait la moue : «Mes clients ne parlent que de ça, mais moi je ne la sens pas trop. Avec des produits frais, un bon cuisinier et un menu à 12 euros, on fait encore le plein.» Mais l'incertitude gagne. Vendredi, un groupe est arrivé vers 23 heures, pour dîner. «D'habitude, poursuit le patron, mon chef tord le pied à cette heure-là quand je prends des commandes. Là, il s'est dit qu'il valait mieux prendre les clients tant qu'on en a.» L'inquiétude est diffuse. La crise intéresse tout le monde. Un passant glisse en saluant le député : «On a encore perdu 8 % hier !» Un autre l'interroge : «Alors, quand est-ce qu'on touche le fond ?»
Le parlementaire avait organisé jeudi une réunion de quartier. Plus de 70 personnes sont venues, contre une vingtaine d’ordinaire. Elles l’ont bombardé de questions. Faut-il retirer son épargne ? Est-ce la plus grosse crise depuis 1929 ? La France est-elle au bord d