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Libération

«Cinq milliards, c’est peu de chose»

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Confrontation hier entre Jérome Kerviel et les commissaires aux comptes de la Société générale.
publié le 14 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 14 octobre 2008 à 6h51)

S'il y en a un qui dit merci à la crise financière, c'est Jérôme Kerviel. Que valent aujourd'hui les 5 milliards d'euros de pertes qui lui sont attribuées par la Société générale à l'heure où le secteur bancaire européen croule sous les centaines de milliards d'aide étatique ? Hier, alors qu'une nouvelle audition était organisée, ses avocats ont profité de ce climat favorable pour tenter d'exonérer leur client. «Ce que nous disons, c'est que de façon évidente, et la crise financière vient le confirmer, il y a un système qui existait et il ne faut pas que des lampistes, tel que Kerviel, soient les seuls à supporter les conséquences de cette crise», a déclaré Bernard Benaïem, tandis qu'Eric Dupont-Moretti lançait : «Kerviel, c'est un élément parmi tant d'autres et la crise d'aujourd'hui démontre à l'évidence qu'il est un tout petit pion. Si j'avais du cynisme, je vous dirais que 5 milliards, à l'égard de ce qu'on a vu la semaine dernière, c'est peu de chose.»

«Forward booké». L'audition d'hier était en fait une confrontation entre Kerviel et les commissaires aux comptes de la Société générale, des cabinets Deloitte et Ernst & Young. Organisée à la demande de l'ex-trader, elle visait à démontrer que la direction de la banque était au courant de ses opérations fictives bien avant janvier 2008, date à laquelle l'affaire éclate. A l'appui de ce raisonnement, devaient être discutés des échanges internes particulièrement embarrassants. Notamment un