Ford, Chrysler et General Motors (GM), les trois géants de l’industrie automobile américaine, se préparent à une longue traversée du désert. Laminés par la concurrence japonaise, la hausse du prix de l’essence et la raréfaction du crédit, les trois constructeurs contemplent avec stupeur les premiers assauts de la récession en marche. Les ventes de véhicules neufs sont au plus bas depuis quinze ans et la situation ne peut qu’empirer.
Ford assure à qui veut l'entendre disposer d'assez de réserves de cash pour passer ce mauvais cap. Mais Chrysler, qui a perdu 18 milliards de dollars (plus de 13 milliards d'euros) depuis le début de l'année, est à bout de souffle. Ses ventes sur le marché américain ont décliné d'un quart cette année. La société d'investissement Cerberus, qui l'a racheté en 2007, est en négociation depuis un mois pour fusionner avec GM, qui suit aussi une mauvaise pente. Si ces pourparlers aboutissent, on ne parlera plus du fameux big three de Detroit, mais plutôt du big two.
Quand les temps sont durs, et quand les banques ne prêtent plus, les chances de survie d'un constructeur sont directement proportionnelles au montant de ses réserves en argent liquide. En dépit de ses pertes, Chrysler disposerait toujours d'un trésor de guerre de 11 milliards de dollars qui intéresse au plus haut point GM, dont les réserves (21 milliards de dollars) fondent comme neige au soleil. Révélé vendredi par le Wall Street Journal, ce projet de fusion n'en serait t