«On est comme Saint-Thomas. Maintenant, l'argent est sur la table.» Jean-Noël Vieille gérant d'une grosse sicav, chez KBL, se veut rassuré. Et même davantage : «Le plan me semble même assez surdimensionné.» De fait, l'énormité des montants annoncés hier - 360 milliards d'euros pour la France - a frappé les esprits. «Si l'on ajoute ce qu'a promis l'Allemagne (480 milliards d'euros), c'est plus que le plan américain de sauvetage de Paulson [517 milliards d'euros]», ajoute notre trader. Suffisant ? Hier, la Bourse a repris des couleurs et donné une première réponse. Elle avait ouvert en hausse (+ 5 %) et s'envole à la clôture: + 11,18 %. Faut-il en conclure que les banques se sont remises à se faire confiance et à se prêterde l'argent ? Face à ses écrans, notre gérant veut y croire, bien que la performance d'hier, dit-il, ne soit pas un «plébiscite». Il rappelle : «On a tout de même perdu 22 % la semaine dernière!»

Respirer. Même regain de confiance, chez Aurel-BGC, une banque de gestion privée : «Au moins, on a évité le credit crunch», le tarissement total de la pompe à crédit, ajoute Christian Parisot, économiste et stratégiste sur le marché des actions. Du coup, des valeurs comme Veolia ou France Telecom sont reparties à la hausse. Ces entreprises très endettées, mais saines, étaient à la peine depuis que la défiance générale entre banques avait gelé le marché du crédit. Elles peuvent au