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Libération

Mrs Lagarde contre Mme Christine

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Plus à l’aise à l’étranger qu’en France, la ministre de l’Economie a regagné la confiance de l’Elysée.
publié le 14 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 14 octobre 2008 à 6h51)

Christine Lagarde revient de loin. Jeudi, des rumeurs annonçaient un débarquement express de la ministre de l'Economie. En cause? Son inanité politique, au moment où la gestion de la crise financière nécessitait doigté. Et crédibilité. Les noms de Jean-Pierre Raffarin et d'Edouard Balladur ont même circulé pour faire oublier les méchants surnoms de la ministre : de TVB (pour «Tout va bien», en écho à sa capacité à longtemps sous-estimer la crise), à «Lagaffe».

Hier après-midi, à l’Elysée, changement de décor. Ecoutant Nicolas Sarkozy détailler le plan français de sauvetage des banques, Lagarde était presque radieuse, malgré une semaine de nuits blanches en négociations, avec les décalages horaires de ses allers et retours à Washington. Signe d’un retour en grâce en Sarkozie : à la fin de la conférence de presse, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, et son adjoint François Pérol, sont venus entourer la ministre. Juste avant qu’elle ne parte à Bercy détailler son plan au côté d’Eric Woerth, le secrétaire d’Etat au budget.

Pour comprendre cette «résurrection», on peut se téléporter à Washington, il y a trois jours. Là, assis à la terrasse du Sofitel où loge la délégation française pour le G7, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP s'interroge à haute voix devant des journalistes : «C'est fou comme Lagarde a, ici, une cote incroyable, et épouvantable en France.» Pas faux. A domicile, on la voit volontiers en Bécassine de l'économie. Naïv