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Libération
Portrait

Paul Krugman, prix Nobel de l’antibushisme

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L’économiste, spécialiste de la mondialisation, pourfend la dérégulation des républicains.
publié le 14 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 14 octobre 2008 à 6h51)

On risque d'attendre longtemps un mot de la Maison Blanche sur le nouveau prix Nobel d'économie (1). Car le récipiendaire d'un chèque de 1,02 million d'euros est un éditorialiste de gauche formidable. Certainement le plus brillant pourfendeur du bushisme sous toutes ses formes. Mieux : une sorte de légiste qui, muni d'un scalpel, se penche depuis 2000 dans le New York Times, sur le corps encore vivant d'une politique (la Busheconomy) qui a poussé «au naufrage les Etats-Unis». Jetez un œil sur ses chroniques, surfez sur son blog (2) ou précipitez-vous sur son dernier ouvrage (lire page suivante). Et vous comprendrez pourquoi cet homme de 55 ans au physique d'ours en peluche (plus rond et grisonnant de barbe que sur la photo ci-dessus) tient du grizzli dont les républicains, aimeraient, façon Sarah Palin, avoir la peau.

Il faut dire que Paul Krugman a l'art de manier les statistiques pour expliquer «la déconnexion entre la croissance économique globale et le sort de la grande majorité des Américains sans précédent dans l'histoire de Etats-Unis». Il peut aussi sortir les griffes pour éreinter les «armes de distraction massive» d'une minorité du parti républicain («the party of stupids») engluée dans l'affairisme et la corruption. Il peut disséquer enfin et - sans fin - la culture du capitalisme de copinage du gouvernement Bush : réduction d'impôts, réforme des retraites, plan Paulson etc. Et ses conséquences explosives sur le