«C'est un véritable big bang». Thornur Offsulsson, président de Nordic Exchange, la bourse islandaise, n'en revient toujours pas. En quelques jours, l'une des économies les plus florissantes du monde a été complètement «ravagée».
«Le système financier ne sera plus jamais le même», souffle-t-il. Deux semaines d'une descente aux enfers qui s'est soldée par la prise de contrôle par l'Etat des trois plus grandes banques du pays et une plongée vertigineuse de la bourse à moins 76%. Au point que le pays pourrait contracter un prêt auprès du FMI pour sortir de la crise.
«La décision devrait être prise la semaine prochaine», précise le Premier ministre, Geir Haarde. La Russie pourrait également voler au secours des Islandais avec un prêt de 4 milliards d'euros, actuellement en discussion à Moscou. En attendant, la crise crée un véritable choc dans les rangs des financiers, mais aussi pour les 300 000 habitants de cette île, considérée comme l'une des plus prospères du monde.
Au 5e étage d'un immeuble discret, dans les petits bureaux de la Nordic Exchange, règne un silence surprenant. Pas de traders déchaînés, de spéculateurs au bord des larmes. Derrière leurs ordinateurs, les 23 employés enregistrent sagement les informations. «Nous avons beaucoup plus de travail, mais nous travaillons dans le calme, comme d'habitude», dit l'un d'eux.
Dans les rues de Reykjavik, la capitale, rien ne semble avoir changé. Pas d’émeutes de la faim o