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Libération
Reportage

Les beaux quartiers de Las Vegas mis au tapis par les subprimes

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Crise. Dans le Nevada, les expropriations fleurissent dans un décor à la «Desperate Houseviwes».
publié le 21 octobre 2008 à 6h53
(mis à jour le 21 octobre 2008 à 6h53)

ALas Vegas, la crise se décline par code postal. Le 89 131 recouvre un quartier au nord de la ville, coincé entre la route 215 et les Rocheuses. Un quartier fait de lotissements qui se succèdent à l'infini. Ces fameuses gated communities, où les maisons se cachent derrière de hauts murs et de vastes portails. Une banlieue qui, il n'y a pas si longtemps, attirait les classes moyennes aisées autour de rues proprettes et sécurisées. C'est ici pourtant qu'on a enregistré en septembre le plus grand nombre de saisies immobilières au Nevada. Au total, 3 514 maisons ont été reprises par les banques et 3 000 autres résidents se sont vus envoyer une annonce leur accordant un délai de trente jours avant expulsion.

Au sud du 89 131, il faut attendre l'ouverture de la grille pour entrer dans la Lyndbrook community. Un décor à la Desperate Housewives. Des rangées de maisons blanches identiques. Au 4 925 Royal Lake, la pancarte est bien en vue : foreclosure («saisie»). Derrière la porte, Michael McClain, 50 ans, militaire à la retraite, dit qu'il n'a «plus que huit jours avant d'être expulsé». «Avec ma compagne, on ne peut plus payer notre emprunt, explique-t-il. Elle est en instance de divorce et son mari ne l'aide plus financièrement. A cause de la crise, il y a huit mois, elle a perdu son emploi dans un restaurant. On a de bons revenus, mais notre banque a augmenté les traites et on est à sec. On ne sait plus quoi faire. Je crois