Des déclarations d’intention sur la fin prochaine des paradis fiscaux, on en a déjà entendu beaucoup. Avec les résultats que l’on sait : jamais les territoires offshore ne se sont aussi bien portés. Aussi, on n’attendait pas grand-chose de la réunion des ministres de l’OCDE, organisée hier à Paris, à l’initiative de la France et de l’Allemagne. Et pourtant, crise financière oblige, il semble bien que la volonté politique soit de nouveau là pour encadrer ces trous noirs de la finance internationale.
Le couple Eric Woerth-Peer Steinbrück a ainsi rivalisé de déclarations offensives contre les mauvais élèves de l'Europe. «Le secret bancaire doit être une relique du passé, a lancé le ministre français du Budget. Et ceci doit être aussi vrai pour la Suisse ou certains de nos partenaires européens.» «La Suisse incite à l'évasion fiscale. Je pense qu'elle mérite de figurer sur la liste noire de l'OCDE», a renchéri le ministre allemand des Finances. En plus du voisin helvète, deux autres pays européens adeptes du secret bancaire sont pointés du doigt : l'Autriche et le Luxembourg. Conviés à cette réunion, ils ne se sont pas présentés.
«Artifices». Mal leur en a pris. Steinbrück et Woerth se sont mis d'accord pour proposer au niveau de l'Union européenne une interdiction totale du secret bancaire. Jusqu'à présent, les pays pouvaient s'exonérer d'avoir à donner des informations sur les comptes de leurs clients étrangers en échange d'une taxe. «La retenue à