Malgré ses importantes réserves, la Chine subit la déflagration de la crise financière mondiale. La croissance a ralenti au troisième trimestre, passant à 9 % sur un an, sous le seuil symbolique des 10 % réalisés depuis 2005. Ce n’est pas encore l’affolement, mais le gouvernement, qui manifestait un calme impérial face au déluge planétaire, est désormais en alerte.
Après la publication de ces «mauvais» chiffres, lundi, dus à la crise, selon les autorités, et à l'effondrement de certains secteurs étroitement liés aux exportations (lire ci-contre), la Chine a annoncé qu'elle recentrait ses priorités sur le marché intérieur. Les consommateurs chinois sont de grands épargnants. Ils sont appelés à ouvrir leurs bourses pour acheter chinois et pallier le ralentissement de la demande occidentale : «Le potentiel de la demande est grand, il y a de la marge», estime Li Xiaochao, porte-parole du Bureau national des statistiques. Alors que le pays est dépendant à 37 % - trop selon les experts - des exportations, la consommation intérieure n'a représenté que 40 % de l'accroissement du PIB en 2007, année faste de la croissance, à 11,7 %.
Cela demande des réformes en profondeur : il faut améliorer la protection sociale et garantir des systèmes de retraites et de santé efficaces, de façon à libérer l’épargne de précaution. Il faut aussi combler les énormes disparités entre les Chinois des villes et ceux des champs, qui représentent encore la moitié de la population, et dont les revenus