Des files de chômeurs devant les portes fermées des ateliers, dans la région de Shenzhen, dans le sud de la Chine. L'image, prise devant la Smart Union Group, géant chinois du jouet qui a mis la clé sous la porte la semaine dernière, a choqué. Les 7 000 employés de la plus grosse usine de jouets du pays, fournisseur de Mattel et Disney, réclament leurs salaires impayés et la presse officielle les présente comme «les dernières victimes du tsunami financier international».
«Léthargique». C'est en partie vrai. En septembre, la firme avait publié des résultats catastrophiques, avec 19,3 millions d'euros de pertes avant impôts sur le premier semestre, invoquant des hausses généralisées (yuan, matières premières, salaires…), une inondation qui a endommagé 6,5 millions d'euros de stocks, et la destruction de 4,36 millions d'euros d'articles «qui n'étaient pas à la hauteur des exigences des consommateurs». La cotation du groupe a été suspendue le 15 octobre et des liquidateurs ont été nommés. «La raison de cette fermeture, c'est que nous sommes trop dépendants du marché américain, devenu léthargique», expliquait un responsable de Smart Union Group, holding enregistré aux îles Caïman et coté à Hongkong.
La Chine est le premier exportateur au monde de jouets, avec des ventes de 22 milliards d’articles et 60 % de la production mondiale. Le secteur, qui réunit 7 000 fabricants, dépend des commandes des Etats-Unis et de l’UE. Une année noire vient de s’écouler p