Menu
Libération
Interview

«Un sentiment d’injustice chez les PME»

Article réservé aux abonnés
Jean-Louis Levet, directeur général de l’Institut de recherches économiques et sociales :
publié le 25 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 25 octobre 2008 à 6h51)

Jean-Louis Levet est économiste et directeur général de l’Ires (Institut de recherches économiques et sociales).

Renault, PSA, Arcelor… Pourquoi ces réductions d’emplois ?

Elles sont dans le droit fil des mauvais chiffres de l’automne 2007. C’était avant cette crise financière. Le ralentissement de la croissance a démarré à la fin de l’année dernière. Elle s’est nourrie de la crise immobilière aux Etats-unis, du surendettement des ménages américains. La surévaluation de l’euro a joué aussi un rôle. L’ensemble de ces facteurs se sont combinés pour ralentir l’activité. Tout ceci s’est accompagné d’une forte hausse des matières premières. Certains ont prétendu que la crise financière qui se développait alors aux Etats-Unis resterait contenue à l’intérieur de leurs frontières. Mais on savait bien que la globalisation de l’économie allait propager cette crise sur toute la planète. On y est. Ce que l’on vit aujourd’hui, c’est l’amplification et la diffusion de la crise financière.

Toutes les entreprises ont-elles de bonnes raisons d’être pessimistes ?

Elles ont chacune leur spécificité. Mais toutes sont fondées à faire un certain nombre de constats. La consommation des ménages va certainement faiblir pendant les deux prochaines années. Parce que leur pouvoir d'achat s'effrite. Parce qu'ils se trouvent confrontés à un environnement incertain. Parce qu'ils nourrissent un sentiment très fort de défiance vis-à-vis des élites politiques et financières qui ont fait preuve de cécité. Ils se disent qu'ils vont épargner davantage. Que la seule chance de s'en sortir dans les années qui viennent, c'est de ne compter que s