Prudence, prudence. Pour une fois, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) se garde bien de lire dans sa boule de cristal pour les années 2008 et 2009. «On est confrontés à un schéma de cascades de crise et une situation d'incertitude où il devient difficile de faire des prévisions», plaide Jean-Paul Fitoussi, directeur de l'OFCE. C'est pourquoi, ce matin, l'observatoire a-t-il préféré présenter deux scénarios de croissance pour les mois qui viennent.

Le premier, «gris», prévoit des tensions transitoires sur le marché du crédit avec un phénomène de récession fin 2008 et début 2009. La croissance mondiale passerait de près de 5% en 2007 à 3,7% et 3,1% en 2008 et 2009. Et la France connaîtrait une croissance de 0,7% l'an prochain.

Le second scénario, «noir», que privilégie l'OFCE, fait l'hypothèse que la réduction drastique d'offre de crédit provoquera un coup d'arrêt brutal à l'investissement. L'activité se contracterait alors aux Etats-Unis de 0,2% en 2009. En France, le PIB reculerait de 0,1% avec un déficit public frôlant 4% du PIB.

Selon l'OFCE, l'inflation pourrait repasser en France sous la barre des 2% dès 2009, en raison de la nette décrue des prix du pétrole. Mais «il y aura un choc puissant de désendettement des ménages et des entreprises», prédit Eric Heyer, économiste à l'observatoire. Leurs taux d'investissement devraient ainsi nettement diminuer. La progression modérée de la population active limitera toutefoi