Directeur de recherche au CNRS et membre de l’Ecole d’économie de Paris, André Zylberberg est l’auteur de nombreux rapports sur le marché du travail. Il juge sévèrement le plan de Nicolas Sarkozy pour l’emploi.
Quelle est votre réaction à l’annonce de 100 000 contrats aidés supplémentaires ?
C’est le retour à un traitement social du chômage bête et méchant comme on ne pouvait plus l’imaginer. Toutes les études montrent que cela ne marche pas et la plupart de nos voisins ont abandonné ce type de mesures artificielles et déconnectées du marché de l’emploi. C’est comme si l’on apprenait rien de nos erreurs passées car, depuis les emplois jeunes de Lionel Jospin, toutes les politiques d’emplois aidés ont été des échecs. On improvise pour amortir le choc de la récession, on agit sur les statistiques du chômage, mais on n’aide certainement pas les chômeurs à se réinsérer.
Qu’est-ce qu’il faudrait faire ?
Si l’on prend l’exemple des pays scandinaves, on sait qu’il faut aller très loin dans le "profilage" des chômeurs en les classant selon leur degré d’éloignement du marché de l’emploi et en agissant de manière ciblée pour chaque catégorie. Cela suppose la mise en place d’un guichet unique, qui traîne en France, et de déléguer à des agences privées, comme des bureaux d’intérim, le placement de chômeurs en les intéressant au résultat. Au final, cela coûte moins cher à la société et c’est plus efficace. Mais, c’est très mal vu en France. Au Danemark, les gens restent au chôm