La crise a déjà frappé à la porte de beaucoup d'entreprises françaises. Comment la vivent-elles ? Sur quels leviers jouent-elles pour faire face à la réduction de leur activité ? La hausse du chômage est-elle inéluctable ? Libération est allé à la rencontre de trois patrons de PME. Témoignages.
« J’ai diminué le nombre d’intérimaires »
«On se sent un peu comme des boxeurs qui viennent de prendre un uppercut. Ma société emploie 600 salariés et produit du lait, des jus de fruit et des boissons diététiques. Pour l’instant, la crise n’a pas de franches répercussions. J’ai investi l’année dernière 15 millions d’euros dans de nouvelles lignes de production et je prévois toujours d’embaucher 50 personnes dans les deux ans pour les rentabiliser.
Avec sa loi Tepa, le gouvernement m’a permis de proposer des heures sup à mes salariés. Honnêtement, je n’y croyais pas… et ça a eu un gros succès : 400 salariés ont fait 6 000 heures sup de plus que l’année dernière. Moi, ça m’évite de recourir à l’intérim : je n’arrive pas à faire entrer les valeurs de l’entreprise, la stratégie, le sens du travail à des salariés qui, la semaine suivante, travailleront ailleurs. J’ai donc diminué le nombre d’intérimaires ces trois derniers mois et continuerai quand les commandes baisseront. C’est mon premier levier pour ajuster mes effectifs aux commandes. Le deuxième, ce sera les heures sup. Si les choses se compliquent encore, je ne remplacerai pas les départs à la retraite et en dernier recours, j