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Analyse

La récession ravive les frictions entre Paris et Berlin

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publié le 5 novembre 2008 à 6h51

Face à la crise bancaire et économique, l’Allemagne et la France ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Depuis que l’onde de choc a atteint l’Union, Berlin freine des quatre fers face à l’activisme déployé par Paris. Après avoir refusé un plan d’action commun, lors du sommet des quatre pays européens du G 8, le 5 octobre à Paris, l’Allemagne ne s’y est ralliée que contrainte et forcée, une semaine plus tard, le 12 octobre lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro. Depuis, elle campe sur son refus d’un plan de relance économique coordonnée que souhaite Paris afin de faire face à la récession, préférant, encore une fois, le chacun pour soi.

Menace. Les 15 et 16 octobre, lors du conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, elle a bloqué l'adoption «d'un paquet pour l'économie réelle, pour éviter une hausse du chômage» comme le proposaient la France ou l'Autriche. Même refus allemand d'un «gouvernement économique» de la zone euro proposé par Sarkozy. Le 22 octobre, à Strasbourg, il a expliqué que «le vrai gouvernement économique de l'Eurogroupe, c'est un Eurogroupe qui se réunit au niveau des chefs d'État et de gouvernement». Berlin a fait savoir qu'il n'était pas question d'institutionnaliser cette instance : l'Eurogroupe, ce sont les ministres des Finances de la zone euro réunis sous l'autorité de Jean-Claude Juncker, le Premier ministre et grand argentier du Luxembourg, point. Pour l'Allemagne, Paris veut profite