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Libération

Toyota glisse et GM risque de tomber

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publié le 10 novembre 2008 à 6h51

L’économie réelle du Japon est à son tour frappée par la crise financière venue des Etats-Unis. La plus grande entreprise nippone, Toyota, dont les comptes rendus financiers sont élaborés selon des standards comptables américains, vient d’annoncer une prévision catastrophique de ses profits pour 2008, à environ 600 milliards de yens (plus de 4,7 milliards d’euros), au lieu des 1 000 milliards de yens (7,9 milliards d’euros) prévus. Cette chute de 74 % du profit opérationnel - une première dans l’histoire du groupe - repositionne celui-ci à ses résultats de la fin des années 90, quand l’archipel se débattait dans la récession.

«Choc». Pourquoi une telle claque ? Toyota souffre du raffermissement du yen ainsi que de ses mauvaises ventes aux Etats-Unis et en Europe. Vendredi, l'action a perdu 9 % (comme son rival Honda, tandis que Nissan perdait 7 %), entraînant dans sa chute l'indice Nikkei. Le «choc Toyota» fait carrément trembler l'économie du pays. Car l'enseigne de Nagoya est aussi un symbole, si riche et si puissante qu'elle est censée pouvoir se payer le luxe de rester à l'écart des soubresauts de l'économie mondiale. Mais comme tous les grands groupes exportateurs nippons, Toyota est pris dans une logique infernale. Il exporte 60 % des véhicules qu'il produit au Japon. Or, à l'heure où ses ventes domestiques patinent, le yen fort décime tous ses profits à l'étranger. L'état-major du constructeur est obligé de prendre des mesures fortes. Il a déjà décidé de revoir