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La fin de l’exception l’Oréal: la star de la beauté revient sur terre

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Cosmétique. Après vingt-quatre ans de croissance à deux chiffres, le groupe fléchit.
publié le 12 novembre 2008 à 6h51

L’Oréal est-elle en train de devenir une entreprise comme les autres ? Le leader mondial des cosmétiques avait pourtant habitué les marchés à un rythme de vie affolant : pendant vingt-quatre ans, il a affiché chaque année un taux de croissance de ses bénéfices à deux chiffres. Qu’il pleuve ou qu’il vente. Mais il semble que la tempête financière actuelle a fini par avoir raison de cet extraordinaire parcours.

Les résultats financiers du troisième trimestre 2008, dévoilés le 31 octobre, accusent le coup. Les ventes sur les marchés occidentaux sont en recul. Le PDG, Jean-Paul Agon, qui a succédé à Lindsay Owen-Jones en avril 2006, a revu, pour la seconde fois, son objectif de croissance du chiffre d'affaires en 2008 à «4 %» au lieu des «6 à 8 %» prévus précédemment. Certes ce n'est pas encore la panique, mais annoncer, quand on s'appelle l'Oréal, que la croissance de son bénéfice ne sera cette année en hausse que de 7 % contre 16 % en 2007, c'est comme mettre un genou à terre. La Bourse le sait : l'action a dévissé de près de 40 % depuis janvier.

Grève. Signe que la machine l'Oréal a des ratés, le groupe va fermer deux usines en Europe (au pays de Galles et à Monaco), pour la première fois depuis «de très nombreuses années». 450 salariés sont concernés. Hier, une majorité des 200 employés de l'usine Sofamo-Biotherm de Monaco ont entamé une grève de 48 heures pour protester contre la fermeture prévue de l'usine en mars 2011. Le plus humiliant es