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Libération
TRIBUNE

G20 : une occasion historique

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par Josep BORRELL et Louis Michel
publié le 14 novembre 2008 à 6h51

Plus de 2 000 milliards d’euros ont été mobilisés par les pays développés afin de sauver le système financier international. Il fallait le faire. Mais ces mêmes pays peinent à trouver 100 milliards d’euros par an d’aide au développement afin de lutter contre l’extrême pauvreté et sauver des vies humaines. Ce contraste est moralement inacceptable. Il est aussi politiquement dangereux. La misère touche deux tiers de la population mondiale et le changement climatique menace l’avenir de l’humanité et de la planète.

Jamais les écarts de richesse et les inégalités n’ont été aussi grands. 10 % de la population mondiale concentre plus de 80 % de la richesse. De tels déséquilibres socio-économiques mettent en péril la stabilité et la sécurité du monde. L’insupportable ironie de cette crise financière est que les pays en développement qui n’en sont aucunement responsables vont en payer les conséquences, avec la raréfaction globale du crédit, le ralentissement des flux d’investissements directs étrangers et la baisse du cours des matières premières. Certes, il est prévu que la croissance africaine continuera en 2009 à un rythme de 4 à 5 % mais cela représente une baisse de 2 % par rapport à 2008. Or chaque point de croissance perdu est un recul majeur dans la lutte contre la pauvreté et une catastrophe humaine pour les pays du Sud. Cette sombre perspective se profile alors que les pays pauvres ont épuisé une grande partie de leurs finances publiques pour faire face depuis plus d’un an à