Que la réunion de Washington ait été qualifiée un peu vite de Bretton Woods II ne lui a sans doute pas rendu service. N’empêche, il s’agit bien là d’une réunion historique à bien des égards. Même si le contexte comme les enjeux - ou le cadre - sont très différents de ceux de 1944, ce G20 montre tout d’abord que les grands de ce monde, face à une crise planétaire, ont su se mobiliser rapidement.
Ils ont su aussi se concentrer sur l’essentiel : la régulation et la supervision de la finance mondiale, les structures du système et ses territoires (la question des paradis fiscaux).
D’autre part, on aurait tort de sous-estimer l’importance de cette grande première qui voit le G20 rassembler ses chefs d’Etat et de gouvernement alors que cette instance est d’ordinaire limitée aux seuls ministres de l’Economie. Pour la première fois les leaders des pays émergents vont être associés au lancement d’un grand projet mondial en période de crise aiguë. Ils y apporteront certes leurs propres attentes en matière de gouvernance internationale, de plan de soutien et de concurrence mondiale. Les discussions seront vives. Elles ne font que commencer.
Mais ne nous y trompons pas : le fait même que cette instance se réunisse à ce niveau signe un tournant majeur dans la gestion de la mondialisation.
Au moment où l’OCDE signale que les principales économies de la planète entrent dans une période de récession «synchronisée» sans précédent, c’est bon signe. Reste à espérer que, conscients des enjeux, les p