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Portrait

Kerviel, le «gentil garçon» veut régler ses comptes

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Reconverti dans l’informatique, l’ex-trader s’en prend à son ancien employeur.
publié le 18 novembre 2008 à 6h51

Quand Jérôme Kerviel quitte le siège de la Société générale, le dimanche 20 janvier 2008, juste après que ses supérieurs ont appris qu’il avait joué pour 50 milliards d’euros, le jeune trader sait que son avenir dans l’entreprise est fortement compromis. Un de ses supérieurs vient de lui dire de ne pas revenir le lendemain. Mais le futur ex-trader ne se doute pas à quel point il va devenir un personnage médiatique, son nom étant associé à jamais à la perte de 4,9 milliards déclarée par la banque. Sans que l’intéressé ne le cherche. Il refuse de parler dans les médias, laissant à ses avocats le soin de présenter son point de vue sur l’affaire. Seule concession, il pose pour des photos et se laisse filmer lorsqu’il se présente à ses auditions.

Déferlante. Derrière l'image, il y a un jeune homme de 31 ans que l'affaire est en train de transformer. Il y a quelques mois, on le décrivait comme quelqu'un de «discret», «réservé», un «gentil garçon» au physique avantageux. Cela ne voulait pas dire qu'il était naïf. Dès sa mise en examen, il lisait ce qu'on écrivait sur lui ; il s'est dépêché d'embaucher un spécialiste en communication de crise pour parler aux journalistes. Mais ses proches cherchaient à le mettre à l'abri de la violence de la déferlante médiatique. Et lui se laissait faire. Parmi eux, son frère Olivier, qui l'héberge un temps, et Jean-Raymond Lemaire, un expert judiciaire qui dirige une petite société d'informatique, rencontré au moment où