Jérôme Kerviel doit être interrogé ce mercredi par les juges d’instruction Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset. Cela pourrait être la dernière audition de l’ancien trader de la Société générale, accusé d’être à l’origine d’une perte de 4,9 milliards d’euros. Les juges envisagent de clore leur dossier et de renvoyer Kerviel devant un tribunal, où il risque jusqu’à cinq ans de prison, sans s’intéresser à la responsabilité de ses supérieurs, donc celle de la banque. Une décision dénoncée par l’ex-trader. Sa défense va faire de nouvelles demandes d’actes : ouverture de scellés encore fermés, expertises informatiques, auditions d’autres salariés de la Générale… Au vu des éléments que l’enquête a fait apparaître, et que nous révélons, il semble en effet assez clair que la banque ne peut pas s’exonérer de toute responsabilité.
Le trader était connu pour faire des «erreurs» par milliards
Le 24 janvier, quand il révèle l'affaire, Daniel Bouton, le patron de la Société générale, raconte que Jérôme Kerviel «a eu l'intelligence d'échapper à toutes les procédures de contrôle». En fait, Kerviel n'a pas «échappé» aux procédures. De nombreux services avaient repéré que son comportement était étrange. Dès juillet 2007, la direction financière de la banque avait identifié l'une des techniques favorites de Kerviel pour masquer ses opérations : indiquer avoir fait une transaction avec ClickOptions, une filiale de la Socgen dont l'activité est de proposer aux particuliers de spéculer sur les options. Les mails échangés entre les membr