La méfiance du marché a finalement eu raison de José Luis Duran, évincé hier de la direction générale du groupe Carrefour après des mois de rumeur sur l’imminence de son départ. Les résultats rassurants du troisième trimestre (chiffre d’affaires en hausse de 6,8 %), dévoilés fin octobre, n’ont pas atténué la colère du principal actionnaire Blue Capital (13,55 % du capital), détenu à parité par Bernard Arnault (patron de LVMH) et Sébastien Bazin, président du fonds américain Colony Capital.

La défiance des deux hommes était entretenue chaque jour par l'effondrement du cours en Bourse (- 42,08 % depuis le 1^er janvier et 1 milliard d'euro de moins-value depuis l'arrivée de Blue Capital début 2007).

«Crédibilité». Cet été, les rumeurs se faisaient plus insistantes sur le limogeage de Duran, à force de révisions des objectifs du numéro 2 mondial de la distribution. Un cabinet de chasseurs de tête aurait même été mis sur le coup. Surtout, le changement de gouvernance, fin juillet, qui propulsait Amaury de Sèze (président du conseil de surveillance) à la présidence d'un conseil d'administration où Duran, directeur général, ne figurait pas, envoyait un signal clair : le pouvoir changeait de main.

La nomination aujourd'hui (effective au 1^er janvier 2009) du Suédois Lars Olofsson, actuel vice-président de Nestlé, consacre «l'arrivée d'un nouveau manager pour écrire une nouvelle page», confie Olivier Labesse, porte-parole du conseil d'administration de