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Libération

Abou Dhabi, l’ancien paria du système financier désormais courtisé

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Grace à ses pétrodollars, l’Emirat gère le plus grand fonds souverain de la planète.
publié le 21 novembre 2008 à 10h33

Même à Abou Dhabi, richissime capitale des Emirats arabes unis, les trottoirs en marbre de Carrare ne courent pas les rues. Sauf devant la tour flambant neuve de l'Adia (Abu Dhabi Investment Authority), 60 étages de verre et d'acier qui abritent les 1 500 salariés du fonds souverain le plus puissant au monde : il pesait près de 900 milliards de dollars (720 milliards d'euros) avant la crise. Prédateurs ou sauveurs de la planète finance à l'encan ? En quelques semaines, les SWF (Sovereign wealth funds) ont changé de statut. L'Adia n'échappe pas à la règle, qui voit ces jours défiler les visiteurs de prestige, tous plus courtois les uns que les autres.

Les mêmes n’avaient pas de mots assez durs, il y a quelques mois, pour dénoncer les appétits peu transparents des rois du pétrole sur les grandes places boursières occidentales. Un jour c’est Robert Kimmitt, le numéro 2 du Trésor américain ; le suivant, Frank-Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie allemande ; suivi de Gordon Brown, Premier ministre britannique, venu supplier l’émir et ses frères de jouer aux pompiers du système financier international. A Paris, Xavier Musca, le directeur du Trésor, vient de recevoir un représentant du fonds. Objectif ? Mieux les connaître, et si possible taper dans l’une des toutes dernières réserves de cash de la planète.

«Fabuleusement riche». «Même si l'Adia a perdu des sommes considérables ces derniers temps sur les marchés, comme tout le monde, le fonds reste fabuleuseme