Les policiers chinois sont sommés d'adopter «une attitude harmonieuse envers le peuple». D'être «pleinement conscients du défi posé par la crise financière et de faire de leur mieux pour maintenir la stabilité sociale». Meng Jianzhu, ministre de la Sécurité publique, a bien insisté sur ce point, mardi, lors d'une téléconférence avec les chefs de la police locale. Cette déclaration, pour le moins inhabituelle de la part d'un haut dirigeant chinois, fait suite à une émeute qui a agité la ville de Longnan, dans la province du Gansu (nord-ouest de la Chine), lundi et mardi.
Expulsés. Deux milles manifestants, jusqu'à 10 000 selon certains témoignages, ont attaqué les bâtiments du gouvernement local, brisant fenêtres, ordinateurs et voitures officielles à coup de masses, de chaînes et de haches. Selon le gouvernement local qui a mobilisé des milliers de policiers armés de matraques et de gaz lacrymogènes, 74 membres des forces de l'ordre et cadres locaux ont été blessés. A l'origine de cette poussée de fièvre, l'habituel grief des paysans, expulsés de leurs terres par les autorités locales. Les compensations qu'ils attendent depuis 2006 dans le nouveau quartier de Wudu se font attendre. Lundi matin, une trentaine d'entre eux sont venus protester devant le bureau des plaintes de la ville. Mardi, ils étaient des milliers. «Les policiers ont frappé tous ceux qui passaient, qu'ils soient jeunes ou vieux», a raconté au Washington Post