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TRIBUNE

La retraite à 70 ans : insidieuse théorie

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par Martine Billard
publié le 21 novembre 2008 à 10h34

Dans la nuit du 31 octobre, les députés UMP ont voté un amendement autorisant le travail jusqu’à 70 ans. Le discours sur le volontariat des salariés n’arrive pas à cacher les vraies intentions de l’UMP qui agit de façon constante depuis 2002. La première étape consiste à matraquer l’opinion sur la liberté de choix. Puis vient la deuxième phase, soit sous forme d’expérimentation, soit sous forme d’autorisation limitée. Puis l’estocade finale est portée : ce qui n’était que possibilité devient généralité, voire obligation. Nous l’avons déjà vécu avec les heures supplémentaires : dans un premier temps, nous avons le droit à une grande campagne de communication sur le droit de travailler plus ; puis vient l’autorisation de dépasser le contingent jusqu’alors autorisé et, au final, cet été, toute limite est supprimée sauf celle fixée par les textes européens, soit 48 heures de travail par semaine.

Pour les retraites, le procédé est le même. D’abord la majorité nous vante le droit de travailler plus longtemps. L’autorisation de continuer à travailler après 65 ans, pour cumuler emploi et retraite, avait donc été introduite en 2003 par la loi Fillon sur les retraites. Le dispositif était soumis à certaines conditions (pas chez le même employeur et plafonnement des revenus). Maintenant, le gouvernement passe à la deuxième séquence, en faisant sauter toute condition au cumul emploi-retraite.

Les explications varient selon les moments. Tantôt il s’agit de ne pas perdre des compétences co