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Analyse

Le bon fonds de Sarkozy s’invite au capital des entreprises

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Le Président a nargué l’opposition en assumant le retour de l’Etat actionnaire avec une enveloppe de 20 milliards d’euros.
publié le 21 novembre 2008 à 10h33
(mis à jour le 21 novembre 2008 à 10h33)

Toujours plus dans l'art du contre-pied. Dans le Loir-et-Cher, hier, Nicolas Sarkozy a détaillé son Fonds stratégique d'investissement (Libération d'hier) destiné à «investir massivement chaque fois qu'une entreprise stratégique aura besoin de fonds propres». Présenté par le chef de l'Etat comme une «arme anti-crise» et un levier pour «sécuriser le capital» d'entreprises à la merci de prédateurs, ce fonds souverain à la française doté de 20 milliards d'euros signe de fait le grand retour de l'Etat actionnaire. Réclamé par les socialistes, la création de ce fonds a de nouveau donné hier l'occasion à Sarkozy de les prendre de vitesse et de se gargariser. «Toutes ces réformes que l'on attend que je fasse, pourquoi ils ne l'ont pas fait avant ?» a-t-il lancé en visant «tous ceux qui ont été au gouvernement beaucoup plus longtemps que moi […] et n'auraient pas dû se gêner pour faire ce qu'ils me conseillent de faire».

Grand classique désormais, il a fustigé les vilains banquiers «frileux» et «indécents» en soulignant que maintenant l'Etat pouvait se substituer à eux. Et pour bien bordurer son affaire et dépouiller la gauche, le chef de l'Etat a invité les syndicats à intervenir au comité d'orientation du Fonds pour «donner leur opinion sur l'avenir d'une filière ou l'opportunité d'un choix stratégique». Hier, la CFDT a répondu qu'elle prendrait sa «place» à «la table» pour «faire