Après une négociation de près de dix-huit heures, les ministres européens de l’Agriculture ont bouclé, hier matin, un réaménagement de la politique agricole commune (PAC). Objectif : rendre les agriculteurs plus «réactifs aux signaux du marché», selon la commissaire européenne chargée du dossier, Mariann Fischer Boel. Parmi les mesures, un relèvement progressif des quotas laitiers destiné à préparer en douceur leur suppression prévue en 2015. Une perspective qui suscite l’inquiétude du secteur.
Les quotas laitiers, c’est quoi ?
Introduits en 1984, ils devaient lutter contre la surproduction. Les Etats se sont vus attribuer un volume de lait à produire. Et à redistribuer à leurs fermiers. En maîtrisant la production, ce régime permettait de réguler les prix. Mis en place pour cinq années, il a été reconduit au fil des ans.
Pourquoi les supprimer ?
Les montagnes de beurre et de lait invendues ont disparu. L'heure est plutôt à la pénurie. «Je veux donner la possibilité aux agriculteurs de répondre au marché», assure Mariann Fischer Boel. Selon la Commission, entre 2003 et 2007, la demande de lait s'est accrue de 5,5 millions de tonnes et les prévisions pour 2007-2014 laissent entrevoir un besoin supplémentaire de 8 millions de tonnes. Au début de l'année, la réforme pouvait tirer partie de la conjoncture : le prix du lait flambait. Depuis, la situation s'est retournée, le prix rechute et la controverse sur l'abandon des quotas a repris de plus belle.
Le prix du lait