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Libération

Citigroup vacille et l’Amérique s’angoisse

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La deuxième banque mondiale licencie à tour de bras.
publié le 22 novembre 2008 à 14h57

L’enfer est de retour sur les marchés américains. Le Dow Jones a perdu 50 % de sa valeur par rapport à son apogée, en 2007. La consommation, moteur de l’économie, est en chute, ainsi que la production industrielle. Le chômage pourrait atteindre 8 % en 2009, voire 10 %, disent les Cassandre. Et les actions de Citigroup, la deuxième banque du monde en capitalisation, ont chuté jeudi en dessous du seuil de 5 dollars - du jamais vu depuis 1994. Le géant de la finance envisage de licencier 75 000 employés (sur 374 000), sans qu’un démantèlement soit exclu. Il pourrait aussi fusionner avec ses concurrents, Morgan Stanley ou Goldman Sachs, dans une situation tout aussi précaire puisque l’ingrédient clé de la finance - la confiance - n’est plus là. Les investisseurs s’inquiètent du manque de liquidités de Citigroup, mais aussi d’autres géants comme JP Morgan et Bank of America.

Long feu. Cette peur se reflète dans la ruée sur les bons du Trésor américain, qui n'offrent que des rendements symboliques, mais garantissent aux investisseurs qu'ils ne perdront pas d'argent. La timide embellie qui a suivi l'adoption du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars (559 milliards d'euros) par le Congrès a fait long feu. Seule la moitié de ce montant a été utilisée, et semble-t-il à mauvais escient puisque «les marchés sont à nouveau en proie à la panique», comme le note Paul Krugman, lauréat du Nobel d'économie 2008. «Les perspectives économiques sont bien plus sombres qu'il