Le 28 octobre, Nicolas Sarkozy assurait à Rethel (Ardennes), à destination des entreprises : «Je n'accepterai pas les stratégies cyniques et opportunistes. Je pense à tous ceux qui pourraient utiliser la crise ambiante pour justifier une réduction d'activité et d'effectifs.» Et prévenait : «Ceux qui essayeront de jouer ce jeu-là sont prévenus : le gouvernement sera intraitable.» Le chef de l'Etat avait déjà un cas d'école à sa portée. Le 23 octobre, le groupe américain Molex annonçait la fermeture de son site de production de connecteurs électriques pour automobiles à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Secteur. L'usine fait pourtant des bénéfices (1,3 million d'euros en 2007, 500 000 euros pour le dernier trimestre). Et le groupe, présent aussi dans les télécommunications ou le secteur médical, n'est pas affecté par la crise. La délocalisation de sa production en Slovaquie et la mise sur le carreau de 300 salariés (280 CDI et une trentaine de CDD) fait tache d'huile. Mais les terribles remontrances de Sarkozy se font attendre, égarées quelque part entre l'éloquence des grands avertissements et la contingente réalité.
Les services de Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'Industrie, ont pourtant rencontré la direction de Molex il y a une semaine. Mais celle-ci «maintient sa volonté de fermer le site ; les clients, le marché vont être délocalisés»,révèle-t-on dans l'entourage de Chatel. Après avoir échoué à obtenir un accord du groupe pour