La crise qui secoue actuellement le PS aura au moins eu un mérite : celui de révéler l’absurdité de ses règles électorales. Quel sens cela a-t-il de commencer par des législatives à la proportionnelle intégrale (le vote du 6 novembre sur les motions, permettant de répartir les 200 sièges du conseil national, le parlement du parti), suivies par un scrutin présidentiel majoritaire à deux tours organisé les 20 et 21 novembre pour choisir le chef du parti ? Tout cela avec un congrès entre les deux scrutins, destiné apparemment à vérifier s’il ne serait pas possible, par le plus grand des hasards, de parvenir à mettre tout le monde d’accord sur un candidat unique et éviter ainsi le vote de la semaine suivante. Une véritable machine à fabriquer des psychodrames !
Aucun pays, aucune organisation ne songerait à se gouverner de cette façon. A partir du moment où on donne le droit de vote aux militants, ils s’en saisissent, et c’est tant mieux. Reste la question du jour : par quel miracle statistique les 134 784 électeurs socialistes sont-ils parvenus à se partager en deux moitiés presque parfaitement égales - 67 413 voix pour Aubry (50,02 %) et 67 371 pour Royal (49,98 %) ? Si l’on fait l’hypothèse que chaque score électoral est équiprobable, un résultat aussi serré - moins de 50 voix d’écart - n’a qu’une chance sur 3 000 de survenir.
On ne peut certes pas exclure que ce soit cette chance sur 3 000 qui se soit produite vendredi soir… mais il existe malheureusement d’autres explications