La désobéissance civile gagne la population colombienne, et les autorités semblent dépassées. La semaine dernière, des dizaines de clients en colère ont découvert un matin les escadrons des forces de sécurité aux portes de DMG. La police avait pris le contrôle de la soixantaine de bureaux que la société possède dans le pays. Le coup de force, décidé quelques heures plus tôt par le président conservateur Alvaro Uribe, visait à mettre fin à la frénésie qui s'est emparée de dizaines de milliers de Colombiens pour l'argent facile des «pyramides» : des pseudo-banques surgies de nulle part qui promettent des intérêts mirobolants. Outre DMG, 240 de ces entreprises-champignons auraient récolté cette année l'équivalent de dizaines de millions d'euros. Leur recette est éprouvée : les premiers arrivés, au sommet de la pyramide, déposent une somme initiale sur laquelle ils perçoivent en quelques mois 200 % ou 300 % d'intérêts, correspondant à l'argent frais des nouveaux venus, de plus en plus nombreux grâce au bouche-à-oreille. Le hic : quand le nombre d'affiliés plafonne, les apports se réduisent, les versements ne sont plus être honorés, et les dirigeants filent généralement avec la caisse.
Ce scénario a plongé l'Albanie dans le chaos en 1997, ruiné des milliers de Russes dans les années 90, et poussé le FMI à rédiger un manuel antipyramides à l'attention des Etats. Mais le gouvernement colombien ne l'a lu que tardivement. Il y a quinze jours, une trentaine de ces sociétés mirac