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Libération

Un label européen pour des remèdes nationaux

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Bruxelles annonce demain un plan de relance de 130 milliards d’euros.
publié le 25 novembre 2008 à 16h22

Le «plan de relance européen», que la Commission doit annoncer demain, est largement de l'habillage, du «window dressing», comme on dit à Bruxelles. Il s'agit plus de donner un label communautaire à des plans nationaux, pour la plupart déjà annoncés, que de puiser dans un budget européen qui ne pèse que 116 milliards d'euros, à peine plus de 1 % du PIB des 27 Etats membres. L'Union n'est pas les Etats-Unis, elle n'a pas à sa disposition les ressources d'un Etat fédéral : il lui est même interdit d'avoir recours à l'emprunt… Bref, il n'y aura pas de baisses d'impôt coordonnées par Bruxelles (c'est une compétence nationale), de distributions de subventions aux entreprises (l'Union n'en a ni les moyens ni la vocation), de grands travaux, etc.

«Concerté». «Il vaut mieux parler d'un plan de relance concerté au niveau européen, explique Nicolas Véron, économiste au centre de recherche bruxellois Brueghel. Des mesures fédérales n'ont pas pu être adoptées pour le cœur du système que sont les banques. Elles sont encore moins à l'ordre du jour pour aider l'économie.» Néanmoins, ce «plan» marque l'existence d'un consensus européen sur les remèdes à apporter à la crise : «Il faut soutenir la demande, pratiquer une relance keynésienne», soutient André Sapir, professeur d'économie à l'Université libre de Bruxelles. Car le monde subit un choc de confiance : «Une situation qu'on n'a pas connu depuis longtemps», poursuit Sapir. Il faut rétabli