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Analyse

Le plan européen, du recyclage sous un nouvel emballage

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Faute de volonté et de moyens, l’UE se contente de labéliser les initiatives des Vingt-Sept.
publié le 26 novembre 2008 à 6h51

Un grand emprunt communautaire, une forte augmentation du budget européen, actuellement limité à 1 % du PIB communautaire (116 milliards d'euros), une politique de grands travaux d'infrastructure, des investissements massifs dans la recherche et l'éducation. Bref, un vrai new deal européen destiné à contrecarrer la récession en cours. Mais voilà, il ne s'agit que d'un rêve : rien de tout cela ne figure dans le Plan de relance européen pour la croissance et l'emploique la Commission va présenter aujourd'hui. Faute de volonté politique, et tout simplement de moyens budgétaires, l'exécutif européen va, sauf surprise, se contenter de donner un label communautaire aux plans nationaux de relance déjà annoncés et recenser toute une série de mesures déjà en cours.

«Light». «Si j'étais le président de la Commission, j'aurais effectivement écrit en préambule : "voici ce que nous pourrions faire et ce que nous ne ferons pas faute de moyens"», regrette le Français Jacques Barrot, commissaire chargé de la Justice. Il admet, dans un entretien à Libération, qu'on est loin du Livre blanc sur la croissance, l'emploi et la compétitivité que Jacques Delors, alors président de la Commission, avait concocté en 1993 face à la crise. Quinze ans plus tard, les Etats européens n'ont guère progressé, même si, cette fois, ils sont tous d'accord pour soutenir une relance keynésienne. Le drame est que la Commission est encore plus prudente que les Etats. Ainsi,