La Commission a proposé, hier, que les Etats membres consacrent, en 2009, 170 milliards d’euros à des plans de relance de l’économie. Soit 1,2 % du PIB communautaire, et non pas 1 % et 130 milliards comme attendu. Mais elle ne précise pas quelle sera la ventilation entre les vingt-sept pays. Normal : il s’agit en réalité de mesures qui relèvent de la seule souveraineté des Etats membres, faute de budget communautaire suffisant (116 milliards par an).
Prudence. En réalité, le «plan de relance européen» présenté par la Commission n'est donc qu'un habillage européen d'une série de plans de relance nationaux déjà annoncés ou en cours de préparation. Donald Tusk, le Premier ministre polonais, ne s'y est d'ailleurs pas trompé : certes, la Commission autorise les Etats à laisser filer leur déficit, mais encore faut-il «trouver l'argent, dit-il. Moi aussi, je pourrais clamer que je vais mettre des milliards et ajouter tout bas : si j'arrive à les emprunter…» Et d'ajouter : «Si quelque chose manque aujourd'hui sur le marché, c'est bien l'argent. Je serais prudent avec de telles déclarations politiques.»
De fait, les mesures proprement communautaires sont minces : elles représentent à peine 30 milliards d’euros (0,3 % du PIB communautaire) et encore, la moitié consiste en des prêts à taux bonifiés de la Banque européenne d’investissement (BEI) aux entreprises… Seule vraie nouveauté : ne pas rendre aux Etats l’argent non dépensé du budget européen en 2009 et 2