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Libération
Reportage

Les ouvriers d’ArcelorMittal repus de leurs repos forcés

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Alors que les commandes sont au plus bas, à Dunkerque comme ailleurs, les salariés sont incités à prendre des congés pour échapper au chômage partiel.
Le site de Fos-sur-Mer. (REUTERS)
publié le 27 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 27 novembre 2008 à 6h51)

Ce lundi, il a «surveillé sa cheminée».«Il a fait un temps dégueulasse, je suis resté à la maison, j'ai rien pu faire.» Ce jour-là d'habitude, Jean-Jacques Fénard travaille. Quand il n'est pas en repos forcé, ce sont les cheminées des hauts fourneaux d'ArcelorMittal Dunkerque qu'il doit surveiller. Il est instrumentiste. «Ça veut pas dire que je fais du violon. Je régule la température, la pression…»

Depuis la rentrée, ArcelorMittal a sérieusement réduit sa production : - 50 %, tous sites confondus, selon la CFDT. A Dunkerque, la direction parle de - 30 %. Et les ouvriers sont encouragés à prendre leurs congés. Sur la plupart des gros sites, comme à Dunkerque, on a pour l'instant évité le chômage partiel. Pas pour longtemps. Mardi, au moment même où Sarkozy annonçait des mesures pour faciliter le chômage technique, la direction du groupe, sous la pression des syndicats, assurait qu'elle indemniserait ses employés à 70 % du salaire brut en cas de chômage partiel (mieux que les 50 % imposés). Une façon de prévenir qu'on n'y échappera pas : «C'est incontournable, même sur les sites de première ampleur», rapporte Edouard Martin, représentant CFDT. «Seule la conjoncture nous le dira, site par site», dit on au groupe. La direction convoque, aujourd'hui, un comité exceptionnel à Luxembourg. Au programme : un point sur un «plan d'économie».

«Chantage». Même s'il a pu être évité à Dunkerque, le chômage technique obs