Le «travailler plus» et «faites des heures sup» est-il tenable en période de crise, à l'heure des plans sociaux et du chômage technique ? Hier, même le ministre du Budget, Eric Woerth, le reconnaissait, sur RMC : «Les heures supplémentaires, c'est une initiative durable, […] mais ce n'est pas la seule réponse à la crise, ça ne peut pas l'être.» La logique sociale voudrait que ces dernières diminuent d'elles-mêmes. Mais les heures sup encouragées par la loi Tepa se portent bien. Au troisième trimestre, elles se maintiennent quasiment à leur plus haut niveau depuis leur création, soit 182,7 millions. Certes, le volume est très légèrement inférieur (- 0,3 %) à celui du deuxième trimestre, mais ce dernier avait déjà connu une augmentation de 5,5 % quand, sur la même période, la France entrait dans la crise en détruisant 27 000 emplois. Gabriel Tahar, chercheur au Lirhe (1), à l'université de Toulouse, revient sur la pertinence de cette mesure.
Encourager les heures sup quand le chômage augmente, c’est un contresens ?
La politique d'incitation aux heures supplémentaires ne peut avoir un intérêt que dans une période de plein-emploi. En sous-emploi, l'effet négatif sur le chômage est évident. Les heures supplémentaires se substituent à l'intérim, aux CDD ou à la sous-traitance. Les heures permises par la loi Tepa se sont maintenues à un haut niveau en juillet, août et septembre, alors que l'intérim a fortement chuté, et le nombre de chômeurs a bondi [près de 50 000 e