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Libération
EDITORIAL

La panne

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publié le 29 novembre 2008 à 6h51

Le slogan de Nicolas Sarkozy, qui voulait que les Français deviennent «tous propriétaires», est en panne sèche. Le président de la République a beau souhaiter, comme hier, que les «prix de l'immobilier baissent», la réalité est là : le marché est bloqué. Les acheteurs attendent que les prix chutent, les banques sont de plus en plus réticentes à prêter, les appartements neufs restent vides, les agences souffrent et le bâtiment fait grise mine. Chaque secteur de la filière est en crise, avec son lot de suppression d'emplois.

Face à ce tableau, se féliciter de la baisse des prix est un peu court.

On sent bien que l’humeur des Français n’est pas à des décisions économiques lourdes, comme celle de devenir propriétaire.

En revanche, l’heure est à un grand plan, ambitieux, qui soutienne l’ensemble de la filière dans trois directions.

Il faut d’abord lancer un programme massif de construction de logements locatifs abordables. C’est une urgence à la fois sociale et économique.

Il faut ensuite jouer jusqu’au bout le jeu de la croissance verte en aidant l’investissement écologique dans le bâtiment.

Il faut enfin faciliter l’accès de ceux qui le souhaitent à l’emprunt immobilier.

Et donc convaincre le secteur bancaire - que l’Etat vient de soutenir puissamment sans contrepartie - qu’il faut se montrer créatif et souple dans la distribution de crédits. Les banques ont été aidées, qu’elles aident l’économie.

Les effets d’estrade ne sont plus de saison.

L’ampleur de la crise exige de mettre