Avant, «les vendeurs tenaient les clés», explique Geoffroy Bragadir, le fondateur du courtier en ligne Empruntis. «Ils vous disaient , dépêchez-vous ou le bien va partir.» Mais aujourd'hui, «le balancier est parti dans l'autre sens. Ce sont les acheteurs qui fixent les prix. Ou alors, ils renoncent». Comme Nadine, 53 ans, qui raconte : «J'ai cherché pendant un an.» Nadine voulait troquer sa petite maison, inconfortable, à Créteil (Val-de-Marne), pour du plus récent, quitte à s'éloigner de Paris. «Mais c'était toujours trop cher ou trop moche.» A la fin de l'été, elle s'est dit «stop, j'arrête». Elle a entrepris de rénover son bien pour s'y fixer définitivement. Et s'il lui reste de l'argent, «ce sera pour acheter un studio, pour les enfants». Mais, «quand les prix seront bien descendus». A Créteil, elle voit fleurir les pancartes de maisons à vendre à l'initiative de leurs occupants. Il y a même parfois des prix affichés. Ce sont des particuliers déçus par les agences, comme elle, qui draguent un acheteur qui se fait de plus en plus rare. Ou de plus en plus difficile.
Ainsi, Juliette, la trentaine, encore candidate à l'achat. Elle a décidé de quitter l'Ile-de-France pour s'établir avec son conjoint à Avignon. Elle a trouvé la maison et s'est même entendue sur un prix : 380 000 euros. Mais la crise est passée par là. Son banquier, revu en octobre, a relevé son taux. Au lieu du 5,5 % promis cet été, «il nous a dit que c