Menu
Libération

Bruxelles digère mal le plan de soutien français

Article réservé aux abonnés
La Commission européenne pointe une entorse à la concurrence. Bercy enrage.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51

Pour le gouvernement français, la crise a de facto mis entre parenthèses la politique européenne de concurrence : il ne voit alors pas pourquoi la Commission vient mettre son nez dans son plan de soutien aux banques. C'est ainsi qu'il faut comprendre, semble-t-il, la colère du ministère des Finances français qui, vendredi, a accusé la Commission de vouloir «bloquer» son plan en exigeant, affirme-t-il, que les banques françaises recapitalisées «n'augmentent pas» leur offre de crédit, exactement l'inverse de l'effet recherché.

«Pavlovien». Selon Bercy, Bruxelles voudrait tuer l'économie française qu'elle ne s'y prendrait pas autrement : «C'est un réflexe pavlovien en matière de concurrence, incohérent avec la situation actuelle», a lancé un haut fonctionnaire de Bercy. «On ne va pas fournir des aides pour empêcher les entreprises de faire leur métier.» A la Commission, on est tombé de haut en découvrant cet acte d'accusation : «Il n'y a ni blocage ni souhait de voir la quantité de prêts diminuer, bien au contraire», s'indigne Jonathan Todd, le porte-parole de la commissaire européenne chargée de la concurrence, Neelie Kroes. Il s'agit, explique-t-il, d'éviter une distorsion de concurrence, puisque seuls six établissements français bénéficient de l'aide de l'Etat (pour un montant de 10,5 milliards d'euros).

Or, les conditions de cette aide inquiètent la Commission. En effet, le gouvernement n’a pas exigé d’actions en contrepartie de son a